Le train est un lieu étrange.
On croise des gens quotidiennement sans les voir, sans s’arrêter. Puis il suffit d’un grain de sable dans le déroulement des choses pour que cet univers s’éclaircisse. Alors on reconnaît des visages, on discute, on échange.
Pour cela, il faut que ça s’arrête. Qu’il y ait quelque chose qui stoppe la fuite en avant. Le train c’est pour cela, il y a toujours des surprises : retards, trains supprimés, incident pendant le trajet … Là où l’habitude prend le pas sur le reste, la surprise nous délivre et nous pousse à faire du lien.
Parce qu’enfin il faut bien communiquer son mécontentement, sa colère, sa frustration, son ras-le-bol etc… Alors on se crée des compagnons de galère là où l’on côtoyait de vagues inconnus. Ces mêmes personnes, passagers à la dérive comme moi, prennent forme et fond. Vous faites quoi dans la vie ? Moi aussi je le prends tous les jours…
Parenthèse où l’on prend le temps parce qu’on y est contraint. Mais pourquoi faut-il attendre d’être contraint à l’immobilisation pour aller vers l’autre ?
C’est pour ça que malgré tout j’aime bien les trains !